LA NEWSLETTER DE WEYLAND & COMPAGNIE / N°1 / JUIN 2021
Nous résistons, malgré la pandémie, tel un célèbre village gaulois. Pourtant nous
traversâmes monts et merveilles, chutes et ascensions, nids de poules et routes lumineuses. Pour accéder aux rubriques de la newsletter, cliquez sur les images ci-dessous |
6 heures du mat', extérieur nuit
Weyland et Compagnie, en partenariat avec la Sauvegarde 95 et la mairie de Cergy, organise un projet de court métrage autour de la mixité hommes/ femmes. Nous travaillons avec Alan, un éducateur, qui coordonne le projet et un groupe d’une dizaine de jeunes comédiens amateurs. Le financement de ce projet est assuré par l’état dans le cadre de la Politique de la Ville. Rencontre avec Alan, Maria (21 ans), scénariste et actrice, ainsi que Denzel et Sakina (18 ans), acteurs.
- Vous pourriez nous expliquer comment vous êtes arrivés dans cette aventure ?
DENZEL - Moi personnellement, j’étais pas au courant, je faisais un peu ma petite vie… et du coup, j’ai vu sur les réseaux de Sakina qu’il y avait un espèce de tournage, un truc assez théâtral… et comme ça m’intéresse, je lui ai posé quelques questions et j’ai rejoint l’aventure, voila !
SAKINA – Moi du coup, c’est par le biais d’Alan. Il m’a dit qu’il y avait un projet théâtre d’impro puis de court métrage alors j’ai dit oui parce que j’en fais avec lui de base.
MARIA – Moi aussi c’est grâce à Alan. J’aime bien le cinéma et je lui en avais parlé donc… il a été gentil de me proposer ça
- Qu’est ce qui vous a donné envie d’y participer ?
ALAN – Denzel c’est ce qu’il a vu sur les réseaux… Sakina c’est parce qu’elle a l’habitude de faire des projets artistiques, et Maria effectivement, elle m’avait déjà dit qu’elle écrivait.
- Alan, pourrais-tu nous expliquer pourquoi la Sauvegarde a accepté ce projet ?
ALAN – Nous avons accepté ce projet parce qu’on adore la médiation culturelle. Ça fait quelques années qu’on essaye de s’en saisir, d’ouvrir les jeunes de notre public à la culture. On a une vraie dynamique autour du court métrage. Notamment avec le festival One Shot sur Cergy, auquel on participe tous les ans. Ce qu’il y avait d’intéressant pour nous, c’est que c’était un nouveau partenariat. Nous sommes très dépendants du partenariat en prévention spécialisée parce qu’on n’a pas tous les savoir-faire et notamment sur le théâtre d’impro et le jeu d’acteur. On avait pas ça jusque-là sur les projets précédents ; on a perçu que ça allait être un plus.
- Alan, pourrais-tu nous expliquer pourquoi la Sauvegarde a accepté ce projet ?
ALAN – Nous avons accepté ce projet parce qu’on adore la médiation culturelle. Ça fait quelques années qu’on essaye de s’en saisir, d’ouvrir les jeunes de notre public à la culture. On a une vraie dynamique autour du court métrage. Notamment avec le festival One Shot sur Cergy, auquel on participe tous les ans. Ce qu’il y avait d’intéressant pour nous, c’est que c’était un nouveau partenariat. Nous sommes très dépendants du partenariat en prévention spécialisée parce qu’on n’a pas tous les savoir-faire et notamment sur le théâtre d'impro et le jeu d'acteur. On avait pas ça jusque-là sur les projets précédents ; on a perçu que ça allait être un plus.
- Tu nous dis que tu as fait plusieurs projets de court métrage. Est-ce que celui-ci est différent des autres ?
ALAN – Oui il est différent parce que dans les autres courts métrages, on partait de l'idée des jeunes et après, c'est moi qui l'écrivais. Il y avait aussi la partie jeu d'acteur qui était travaillée mais plus succinctement on va dire… Là, il y a eu toute cette période où on a pu briser la glace et travailler autour du théâtre d'impro avec Jean-Pierre. C'était super intéressant et là, la nouveauté c'est aussi que Maria a travaillé sur l'écriture du scénario. Elle m'a déchargé d'un travail ! Voilà ce qu'il y a de différent !
- Du coup Maria est-ce que tu pourrais nous parler du cheminement que tu as eu pour écrire ce scénario ?
MARIA – On était à la recherche d'un scénario et c'est en regroupant les idées de tout le monde que j'ai pu écrire ce scénario. Ce n'était pas facile mais j'ai aussi beaucoup été aidée par Alan parce que je suis amatrice. Sinon en soi, moi ça m'a bien plu d'écrire le scénario et de voir qu'on le tourne c'est quelque chose…
- Est-ce que quelqu'un voudrait bien nous résumer le scénario ?
DENZEL - C'est l'histoire d'une bande de copain qui s'amuse à une fête organisée chez l'un des personnages de l'histoire. Mais il y a un élément perturbateur : Hamza. Il est ami avec tout le monde mais c'est aussi le mouton noir car son comportement fait qu'il y a des petites querelles… Du coup, un soir, en rentrant, Hamza se fait kidnapper. On va voir comment on va retrouver Hamza, pourquoi il a été kidnappé et comment ses amis vont réagir et faire face à cet évènement.
- Quel plaisir prenez-vous à participer à ce projet ?
DENZEL – Personnellement, ça faisait super longtemps que je n'avais pas joué. Sachant que je fais ça tout le temps d'habitude… et à cause du Covid j'ai eu une espèce de grosse pause dans ma vie. Du coup dès qu'on m’a proposé ça, je me suis dit que c'était le moment de remonter en scène. On a qu'une vie donc il faut prendre toutes les opportunités et faire des expériences.
SAKINA – C'était sympa, on a pu rencontrer de nouvelles personnes. Le théâtre d'impro était sympa aussi.
MARIA – Le plaisir c'est déjà de jouer, c'est quelque chose que j'aime bien et le faire avec de nouvelles personnes… Je vous ai rencontrés et c'est bien, même si on se réveille à 5 heures…
ALAN – Moi je prends du plaisir […]. Comme il se trouve que je suis en partance de la Sauvegarde, je me dis que des fois on essaye de créer des moments forts avec les jeunes. Souvent avec les mineurs, ce sont des séjours : partager des expériences fortes. Là, l'expérience elle est forte et ce n'est pas ironique mais le fait de se lever, d'être prêt à tourner à 5 h 45 du matin avec des jeunes, je pense que dans 20 ans on en reparle encore ! Ça participe à des moments décalés et c'est un effort commun ! C'est-à-dire, que ce soit la compagnie, la Sauvegarde ou les jeunes, on a tous des cernes après mais voilà ! On a œuvré ensemble !
Propos recueillis par Lisa Marciniak
Clément Ménager a disparu dans la brume de ses montagnes
Clément est décédé le 29 novembre 2020,
terrassé par un cancer pugnace qui ne lui a laissé
aucune chance. Mi-juillet encore, nous répétions
ensemble.
Il a été le président des Arts Mélangers, puis très actif
dans Weyland et Cie depuis sa création. Il avait depuis
peu choisi de vivre à Torsiac, au-dessus d’Issoire, dans
un paysage rude et magnifique. A son image.
Hommage.
Clément, tu m’entends ?
Réponds-moi s’il te plaît…
C’est Jean-Pierre. Ton ami.
Comment ?
Tu fais de longues balades en montagne ? Je
suis content pour toi. Tu aimes tellement ça. Tu
marches d’un bon pas, le visage relevé dans le
vent et les paysages. Tu tutoies les nuages. C’est
pour ça que je ne te vois plus ?
Oui tu es dans la brume.
Tu te souviens quand on s’est croisé la première
fois ?
Oui pour Les coulisses d’un atelier. Tu jouais
Henri, un cadre enthousiasmé par l’atelier
théâtre. Ton monologue culte ?
« (…) Le théâtre c’est la liberté tu vois. Moi, avec
mon travail de cadre, j’ai vraiment envie de me
libérer. Les responsabilités, c’est pesant ! Toujours
le costumes, les déplacements, faire attention
à ce qu’on dit, au client, au chiffre d’affaires,
tu vois moi, j’ai envie de vivre des moments
comme ça, je trouve tout bien moi ici, le groupe,
l’atelier, l’animateur, les exercices, et puis surtout
les imprévus, les disputes comme ce soir, tu
vois pour moi c’est ça la vie, c’est l’aventure, quoi
! »
Oh oui après on a bien bourlingué tous les deux.
Clément ?
Ah tu es là…
J’entends pas bien, ta voix est étouffée.
Après Les coulisses d’un atelier ?
Il y a eu tant de spectacles, de moments agréables à vivre.
Le parking des désillusions ou le syndrome Pizza Hut
La neige en hiver
Les rouquins
Et si le loup y était…
Oui tu payais en infirmière sexy en bas noirs.
Tu as joué 7 rôles dans cette pièce !
Un village résistant
Votre maman
Matin Brun
Les méfaits du tabac
Tu es tous les ans de l’aventure du Festival TOUT PUBLIC, précieux, discret, efficace, rassurant. Je sais que je peux compter sur toi à 200 %, ce qui est beaucoup en pourcentage de confiance.
Une de tes dernières répliques dans La Neige en hiver :
« J’en suis malade de ne plus voir ma fée. Quand je ferme mes yeux, elle est là, mais quand je les ouvre… Il fait tout noir… Du charbon en plein jour… »
Clément ? Clément ? Tu es parti si loin que je ne t’entends plus…
Ah ? On est déjà le 29 novembre ? 2020 ? C’est quoi cette année ? Une erreur ?
Attends un peu, j’arrive. Euh… Je t’aime. Nous sommes prêts pour ton départ dans ta dernière montagne. Donne un peu ta main… Tu es chaud… Pas très causant…
Clément ? Tu es parti ? Bon…
Tu me manques terriblement.
Je vais tâcher d’imaginer un timide soleil percer le charbon du jour…
Te revoir sourire au vent frais…
Quel silence… Même les oiseaux se sont arrêtés de chanter.
Clément, tu m’entends ?
Tu es d’une discrétion depuis le 29 novembre…
Jean Pierre Weyland
Clément et Sophie dans le Parking des désillusions ou le syndrome Pizza Hut, 2009 (Photo Philippe Moyzès)
Clément et Séverine dans le Parking des désillusions ou le syndrome Pizza Hut, 2009 (Photo Philippe Moyzès)
Recherche préhistorique sur la création de Weyland et Cie
À l’origine, il y a eu les 20 ans de Théâtre en Stock en 2005, pour lesquels nous avons créé un spectacle Les coulisses d’un atelier où de nombreux copains se sont retrouvés ensuite pour monter les Arts Mélangers, compagnie amateure, fondée en 2006.
Cette compagnie s’est développée assez rapidement
avec moult propositions. Dont le spectacle
inaugural : Je voulais être danseur, de et par
Françoise Schreiber-Doiret avec la complicité de
Jean-Pierre Weyland.
Françoise Schreiber-Doiret, Je voulais être danseur, 2006
Plus tard, nous créerons notamment le spectacle
Courage !, création de Françoise Schreiber-Doiret,
Alan Tallec et Marie-Ève Weyland. Au vu du
nombre de représentations, nous avons imaginé
vers 2010 de fonder une compagnie professionnelle
afin d’être dans les clous juridiquement.
Et aussi parce que d’autres spectacles professionnels
ont vu le jour : Capitaine Vendetto, Pignounet,
etc.
Nous étions dans un entre-deux…
En août 2012, nous créons donc Weyland et
Compagnie après beaucoup d’hésitations sur son
nom…
Il y avait pour moi une filiation symbolique
puisque mon papa avait monté une société : P.
Weyland et Cie. Après tout nombre de troupes
sont de fait incarné par un idividu. Se nommer
autrement ne trompe personne.
Cela dit j’avoue parfois des doutes sur le
bien-fondé de ce nom. J’ai voulu un temps changer
mais l’on m’en a dissuadé. Il était trop tard.
C’est une association régie par la loi de 1901. Qui
promeut éducation nouvelle et éducation populaire
au service de l’art vivant.
Au départ, la Présidente est Françoise Schreiber-
Doiret, le Trésorier, Bernard Lefèvre, le responsable
artistique, Jean Pierre Weyland.
Les comédiens, danseurs ou écrivains présents à
l’origine sont Alan Talllec, Sébastien Gras, Marie
Ève et Jean Pierre Weyland, Mohamed Mazari,
Philippe Moyzès, Françoise Schreiber-Doiret.
Outre ceux cités ci-dessus, les premiers spectacles
ont été L’histoire de l’humanité (en toute
simplicité) (produit à Fontenay Sous Bois, Vauréal,
Nanterre), puis On va tout nettoyer (Ecquevilly),
joués en alternance par Jean Pierre Weyland,
Sébastien Gras et Alan Tallec.
Jean Pierre Weyland a ensuite joué Pignounet à
Paris au centre social Archipelia et au siège des
Ceméa, à Cergy et à Vauréal.
Alan Tallec a accompagné un projet de création
pour un lycée de Jouy le Moutier, Notre Dame de
la Compassion.
Puis Mohamed Mazari et Alan Tallec ont animé
du théâtre forum pour une journée sur l’éducation
populaire à Aubervilliers le 18 avril 2013.
Nous avons continué le partenariat avec Aubervilliers en animant quatre ateliers d'initiation au jeu dramatique sur l'année 2013 2014 dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
Voilà ce qu’ont été nos premiers pas.
Nous avons écrit un petit texte pour nous situer (toujours d’actualité) :
« Nous voulons jouer partout et surtout là où le théâtre n'apparaît pas… Nous voulons rendre poétique le geste théâtral ou dansé, sans frontières ni œillères.
Que ça frotte, que ça rie, que ça chante et que volent les nappes d'un immense pique-nique espagnol.
Vive la sociale ! Vive la culture bellement populaire ! »
Jean-Pierre Weyland