Dans les pas (de danse) de Françoise Schreiber

Un travail difficile en addictologie : « Ce qui m’a fait tenir, c’est la danse »

Françoise ne sait pas ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas eu l’occasion de découvrir la danse dans sa jeunesse. « Grâce à ça, j’ai vécu une passion que je n’aurais pas pu vivre sinon. » Depuis son premier cours à 5 ans, elle ne s’est jamais arrêtée.

Après une formation de travailleuse sociale, Françoise se spécialise en addictologie et participe à l’ouverture du centre médical Marmottan à Paris, le premier centre de jour destiné à accueillir et à soigner les toxicomanes. Un travail très éprouvant auprès des malades. En parallèle, elle continue sa vie de danseuse et de professeure de chorégraphie. La condition pour exercer son travail dans le social a toujours été la même : ne jamais s’arrêter par ailleurs de danser. « J’allais à deux cours par jour à l’heure du déjeuner, c’était mon oxygène. […] On avait des morts, des overdoses, beaucoup de choses très difficiles. Ce qui m’a fait tenir, c’est la danse. »

À propos de ses deux professions, elle hésite : « Je ne sais pas vraiment quel a été mon premier métier. Il y a eu un métier et une passion. Et il y a un métier qui a été passionnant mais la vraie passion ça a été la danse. [...] Il y a eu des tournants dans ma vie, mais ce qui reste, c’est la danse. Il y a des choses pour lesquelles on ne change pas. »

À partir de 2005, elle se consacre à la danse, puis progressivement au théâtre.

Courage !, du théâtre par les amoureux de la danse

La danse a aussi été la porte d’entrée pour une nouvelle aventure : l’art dramatique.

Alors professeure de danse pour les comédiens d’une compagnie de théâtre, Françoise fait la connaissance de Marie-Ève Weyland et Alan Tallec, tous deux comédiens professionnels. Ils font leurs premiers pas de danseurs à ses côtés et, de fil en aiguille, des liens se créent. Ils se dirigent naturellement vers elle pour un projet qui leur tient à cœur : la création d’une pièce de théâtre dansée.



Courage ! (la sorcière et le Docteur Fred)

C’est donc avec Courage !, il y a 10 ans, qu’ils ont tous les trois entrepris ce mélange entre le corps et le texte. Un fructueux échange de savoir. Alan et Marie-Ève ont veillé à la qualité du travail de comédienne de Françoise, et inversement. Les trois amis ont phosphoré longtemps. « On y a mis notre patte : on a créé nos personnages, ils nous ressemblent. On avait à cœur de dire des choses qui nous intéressent à travers nos personnages. On s’est influencé les uns les autres, pour autant on est arrivé chacun avec des personnages, qu’on avait envie de faire vivre ensemble ».

Weyland & Cie, « c’est une histoire de famille »

Avant Weyland & Cie, il y a eu Les Arts Mélangers, une association présidée par Clément Ménager où Françoise a été la première intervenante ! C’est à cette période qu’elle fait ses premiers pas dans le monde du théâtre avec Je voulais être danseur, une pièce inspirée de sa vie et de sa passion pour la danse. Elle est aidée par Jean-Pierre Weyland, directeur artistique, qui l’adapte et la met en scène à ses côtés.



Je voulais être danseur

Lorsque Jean-Pierre crée Weyland & Cie en 2012, il lui propose alors la place de présidente, qu’elle accepte. L’association porte évidemment un projet artistique, mais aussi un projet d’accompagnement culturel qui lui tient à cœur. « Je suis vraiment heureuse d’avoir Jean-Pierre comme directeur artistique, ses motivations de transmission du théâtre, de la culture aux gens qui n’y ont pas accès, je les partage complètement.»

Pour elle, cette compagnie, « c’est une grande famille ». Tout le monde s’est connu bien avant la création de l’association autour d’une même passion : les arts du spectacle. Ils se sont réunis au fur et à mesure autour de plusieurs projets. Aujourd’hui, Françoise est présidente, mais elle fait aussi partie des comédiens avec Courage ! : « J’ai deux casquettes : celle de comédienne et chorégraphe dans la compagnie, et puis celle de présidente. Ce sont des choses bien différentes. J’aime être informée de tout ce qui se passe ! Savoir comment améliorer les choses. Quand il y a besoin d’aide je ne viens pas seulement en tant que présidente : je donne la main sans compter parce que la compagnie, et notamment le festival TOUT PUBLIC, ça me passionne. »

Souhaitons à Françoise de futurs pas de danse à n’en plus finir !

Camille Fleury